13h00
Ce journal est une page blanche qui m’attend parfois pendant de longues semaines, mais il reste vaillant, et attend que je retrouve un peu de temps et un peu d’inspiration.
Pourtant aujourd’hui j’ai envie de prendre le temps qu’il faut parce que j’ai été terriblement choquée par ce que subit l’une d’entre nous. Je ne la nommerai pas parce que je ne sais pas si cela lui plaira que je parle d’elle ici, mais aussi parce que ce qui m’importe surtout c’est de dénoncer une pratique trop courante sur internet à laquelle, tôt ou tard, nous blogueurs, nous avons été ou seront confrontée : l’insulte sale et odieuse.
Internet a, c’est vrai, un côté un peu magique parce qu’il nous permet de découvrir et d’échanger sur des sujets, des livres, des passions, mais quand ce même outil sert des pratiques basses, quand il n’est qu’un moyen de blesser sous couvert d’anonymat, il devient abject. Et cela repose le problème, déjà posé lors de l’affaire entre un auteur et une blogueuse, cela pose le problème de la critique de roman et plus largement de la critique au sens large.
Critique vient du grec KRITOCOS signifiant « capable de discernement, de jugement ». On l’oublie trop souvent, une critique n’est pas nécessairement négative, elle exprime une opinion, un avis, une façon de percevoir, en ce qui nous concerne, un roman, une œuvre, un auteur. Selon cette acceptation du mot, selon plus simplement son étymologie, critiquer c’est émettre un avis, et notre avis sera donné avec les outils dont nous disposons et selon l’effet que le roman aura suscité en nous. Nous le disons tous et toutes régulièrement, nous ne sommes pas des critiques professionnels et nous ne nous revendiquons pas tel. Nos critiques ou avis sont bien souvent subjectifs et font simplement état de nos ressentis divers lors d’une lecture. Or ceux qui, par le biais félon de l’anonymat, se permettent des insultes visant non pas le contenu de la critique, mais notre personne procède de façon diffamante et scandaleuse. Nous n’avons pas à subir ce genre de procédé et nous devrions avoir la possibilité, je le dis très sérieusement, de porter plainte pour atteinte à l’intégrité de notre personne. Ces individus se servent bien souvent de l’anonymat voire de mails personnels car leur courage est à la mesure de leur intelligence : inexistant. Il nous faut rester vigilants, afin de préserver un droit essentiel qui est de dire, dans le respect, et de façon argumentée, ce que nous pensons d’une lecture. Tout cela semble bien sérieux pour un sujet qui devrait rester ludique. On peut effectivement supprimer facilement de notre écran les mots outrageants, mais ceux-ci, une fois lus ne restent pas moins imprimés en nous, et peuvent remettre en cause notre pratique même du blog, et donc, dans une certaine mesure, notre liberté.
Je discutais samedi dernier avec la propriétaire d’une petite librairie que je viens de découvrir sur Besançon. Au fil de l’échange, nous en sommes venus à échanger sur les blogs et sur ce qu’il peut y avoir sur internet, et elle me disais ne pas être une adepte.
Je peux entendre son point de vue, de considérer que les blogs ne sont pas professionnels, mais comme je lui disais, je ne me revendique surtout pas comme professionnelle, bien comme amatrice qui cherche à comprendre ce qui lui a plu dans un livre, ou ce qui lui a manqué.
Que l’on me dise que ce que je fais n’est pas digne d’une critique littéraire, pas de soucis, je suis loin de me prendre pour une critique littéraire, je m’amuse avec mon blog avant toute chose, et je ne prétends surtout pas avoir un quelconque rôle en terme d’évolution des ventes d’un livre.
Par contre, quand on commence à attaquer la personne qui écrit ces mots, ce n’est pas correct : on peut quand même dire que l’on n’aime pas un livre, non ?! Mais bon, visiblement, certains n’hésiteront pas à tirer à boulet rouge sur ceux qui ne partagent pas leur avis…
Après, c’est hélas un mode de fonctionnement qui n’est pas propre aux blogs !
Tout à fait d’accord avec Miss Alfie !
Là, par exemple, je viens de chroniquer un livre lu en partenariat, et je suis tombée sur le blog d’une lectrice qui a lu ce même livre : nos avis sont totalement différents et je lui ai fait remarquer ! du coup on a dialogué un peu sur notre perception de cette lecture. Évidemment, j’ai eu peur qu’elle me rejette car je n’ai pas du tout le même avis. Et heureusement, le dialogue s’est installé !
C’est ça qui est insupportable sur les blogs c’est que certaines personnes n’acceptent pas les avis différents et se prennent vraiment pour de grandes critiques ! Or, non, on partage seulement nos avis. Et le verbe partager est important ! Nous ne sommes que des amateurs de lecture qui aiment partager !
Pour moi, c’est justement d’avoir des avis différents qui est intéressant. Si nous disons toutes « oh quel beau livre ! », l’intérêt est vite émoussé, alors qu’argumenter pour donner son avis, c’est passionnant et écouter l’autre encore plus…
On a parfois l’impression que la blogo retombe dans une cours de récréation… dommage !
Tout à fait d’acord avec ton billet George et les avis précédents !! Mais je pense (je ne sais pas) qu’un auteur que l’on n’a pas aimé se sent visé personellement si ont attaque son « bébé », d’où peut-être des réactions execessives et sa vengeance sur l’auteur du billet. En revanche, je trouve déplorable qu’entre nous, le dialogue s’arrête ou devient aigre si l’on ne partage pas le même avis sur un livre, comme Liliba, je ne suis pas pour le consensuel à tout prix, ce sont les différences qui nourrissent la richesse. Mais bon, allez expliquer cela à des ego qui se prennent parfois un peu trop au sérieux et auraient bien besoin d’une « réduction » à l’indienne (méthode sioux^^) !!