15h02
Ce matin j’ai fait un peu rangement et du catalogage… bref, j’ai tenté de remettre ma PAL à jour ! Et la voici à 413 romans, dont 66 lus, soit 347.
Suite à plusieurs commentaires sur la page FB du blog, je m’interroge sur ces achats frénétiques de livres, qui, par leur répétition témoignent, sans aucun doute, d’une certaine névrose.
Sans revenir à mon enfance (Freud me pardonnera), je sais que j’ai toujours acheté des livres, mais il faut reconnaître que depuis que je tiens un blog de lecture, cela dépasse parfois (bon ok souvent) la raison. La cause première est sans doute que la fréquentation des blogs de lecture provoque en moi une envie de tout lire, et que chaque nouveau roman découvert est une nouvelle promesse de lecture heureuse. Je pourrais, comme le font beaucoup, aller en bibliothèque. Mais, et cela est aussi symptomatique de ma névrose, je suis incapable de rendre un livre à temps, et cela date de ma plus tendre enfance. Non, il me faut posséder le livre, et notamment l’acheter pour pouvoir l’avoir sous la main, pour l’empiler, le contempler, le feuilleter à ma guise. Je suis assez sédentaire, je crois, j’ai besoin d’avoir mon nid, mon endroit à moi dans lequel je me sente bien, et la présence des livres est une nécessité à mon bonheur. Je crois que dans l’absolu je serais capable de vivre recluse dans une chambre remplie de livres.
Quand j’étais étudiante, j’achetais déjà énormément de livres, mes plus beaux cadeaux furent sans doute les Pléiades de Mme de Sévigné, de Balzac ou de Stendhal que ma famille m’a offerts. J’adorais recevoir les listes des profs et courir en librairie pour tous les acheter d’un coup. Un livre lu contient non seulement son histoire propre mais la mienne aussi au moment de sa lecture, c’est pourquoi je n’hésite pas à écrire à l’intérieur pour y laisser la marque de mon passage. Le fait de noter la date de mon achat et la date de ma lecture, est aussi une façon de marquer une période de ma vie, pour plus tard.
Mon grand problème (j’en avais déjà parlé ici) est que je ne lis pas aussi vite que je le voudrais et par conséquent, les livres non lus s’accumulent. Pourquoi ce besoin étrange alors d’en acheter de nouveaux ? le besoin de posséder, donc, mais aussi, sans doute, parce que cela me rassure, me console, me fait du bien. Je dépense assez peu d’argent en vêtements, aucun pour les bijoux et autres attraits dits féminins, mes principales dépenses passent dans les livres, c’est mon luxe. Mon fantasme serait de m’isoler un mois entier, et passer mes jours à lire. Quand j’achète un livre je suis toujours persuadée que je le lirai rapidement, je l’achète parce qu’il me devient nécessaire, et je suis capable de faire plusieurs librairies pour trouver le livre désiré ! Même si j’accumule, chaque livre est respecté, j’en prends soin, je les préserve des intempéries diverses, comme des objets précieux. Je crois que ce que j’aime surtout, ce n’est pas tant le plaisir de les acheter, mais bien le bonheur de me dire : « ils sont à moi ». Ils deviennent une part de moi-même, incomplète avant d’être lus. Une fois lus, ils iront rejoindre les autres, soit ils seront vendus.
Enfin, je crois qu’inconsciemment je recherche LE livre parfait, comme les surfeurs attendent LA vague. Je me dis que parmi tous ces livres accumulés chez moi, j’ai peut-être cette perle rare… ou peut-être pas, alors je continue d’acheter. Je rêve aussi peut-être de transformer ma maison en librairie, parce qu’après tout ce sont les libraires qui ont la plus grosse PAL !