6h58
Voilà plusieurs semaines que mon réveil sonne entre 5h et 5h30 du matin, voilà plusieurs semaines que mes journées sont rythmées au nombre des copies à corriger, à rendre, l’encre rouge se déverse … j’ai dû abréger mon temps de lecture matinale, le soir je suis trop fatiguée pour parvenir à lire plus de cinq pages… je suis en état de manque… un manque atroce, comme être enfermée dans une librairie ou un bibliothèque et être attachée à une chaise sans pouvoir faire un mouvement, sans pouvoir tendre une main vers tous ces livres exposés, un supplice ! Je me surprends à avoir des comportements étranges et irraisonnés, encore plus que d’habitude, j’achète des livres, je m’engouffre dans toutes les librairies que je croise, j’accumule parce que dans deux jours sonnent ma libération et que se profilent à l’horizon des journées de liberté. Livre et libre ont une étymologie très proche : Liber . Comme s’ils venaient d’un même mot, livre et libre sont liés.
En état de manque, l’envie se décuple, devient plus envahissante, obsédante, et plus l’envie monte, plus le sentiment de manque de temps se fait sentir. Plus que deux jours, plus qu’un paquet et demi de copies, et après je crois que je pourrais lire des heures entières, j’en rêve. Je caresse du regard mon fauteuil près de la fenêtre, je guette d’un oeil envieux l’ombre de l’arbre dans le jardin, je délaisse mon lit avec peine. Je fais des piles de livres, je trie ceux sur lesquels je vais me jeter en premier, je m’imagine tourner les pages, m’absorber dans des heures de lecture sans fin… en manque, je suis en manque…
19h25
Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! j’ai fini !!!!!!!! je ne réalise pas encore ! je viens de mettre la dernière note ! j’ai absolument voulu finir aujourd’hui pour être débarrassée et j’y suis arrivé ! à moi les heures de lecture !!!!!