15h44
Depuis quelques semaines je lis plusieurs livres en même temps, deux, trois, quatre… ce qui me paraissait encore impossible il y a quelques temps commence à devenir une habitude. Chaque livre correspond à un moment de ma journée, voire à un jour avec une initiative lancée il y a un mois ou deux : « Un Jeudi, Un Livre ». J’y prends de plus en plus plaisir, comme des moments successifs qui se complètent finalement pour donner un tout harmonieux ! Ainsi cette semaine je me suis lancée dans 3 livres :
Un roman reçu grâce à Masse Critique (Babelio), l’histoire d’un professeur d’université qui enquête sur un poète mort il y a quelques années et sur lequel il souhaite écrire une biographie. Bien que je n’ai pas grand chose à reprocher à ce roman, il m’ennuie quelque peu, et je ne parviens pas à m’y sentir vraiment à l’aise, il y a un manque de quelque chose qui m’empêche de l’apprécier véritablement. Aussi il ne m’est pas trop douloureux de le délaisser quelque peu pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte.
Devant l’arrivée imminente de la prochaine réunion du CLUB DES LECTRICES, il m’a fallu ouvrir le livre choisi ! Mademoiselle Merquem [N.B : oups lapsus repéré par Lili Galipette, il s’agit bien de Mademoiselle de Maupin] de Théophile Gautier. Se replonger dans la prose du XIXe siècle n’est pas si évident, et je constate que cela me devient plus ardu au fur et à mesure que je me consacre davantage à la littérature contemporaine. Le style est plus dense, les références beaucoup moins évidentes… mais, les classiques c’est un peu comme la bicyclette : ça revient vite, et d’autant plus vite quand on relit un roman étudié quelques années, voire plusieurs années auparavant. J’ai ressorti mon vieil exemplaire, redécouvrant par là même mon écriture en marge, les phrases (très nombreuses) soulignées, allant toutes plus ou moins dans le même sens : le mythe de Pygmalion, sujet de mon D.E.A à l’aube de l’an 2000, une autre époque. Je remets donc mes pas dans ceux de l’étudiante que j’étais, l’étudiante qui ne lisait que des romans du XIXe ou presque, et qui ne trouvait pas difficile la prose de Gautier. Je refais connaissance avec celle que j’étais et je regrette d’avoir tant perdu de tout ce que j’avais pu apprendre, lire et étudier des heures, et des jours entiers, je lis des notes en marge que je ne comprends presque plus, comme si je souffrais d’une certaine amnésie. Il paraît que la culture c’est ce qui nous reste une fois que l’on a tout oublié….
Pour me consoler un peu de tout cela, et aussi en vue d’un projet, j’ai commencé hier soir Le Jourde et le Naulleau, Précis de littérature du XXIe siècle. Lecture jubilatoire, hilarante et réconfortante qui a provoqué de grands éclats de rire. Ce n’est pas forcément un livre que l’on lit de la page 1 à la page 280. Le livre se découpe par chapitre chacun consacré à des auteurs contemporains que Jourde et Naulleau épinglent avec brio. J’y trouve ce que je pense de certains auteurs, mais tout cela est dit si intelligemment et avec humour c’est que d’autant plus délectable.
Trois livres donc, mais chacun à sa manière m’apporte, me fait réfléchir, et illustre assez bien la lectrice que je suis !