Mercredi 22 Février : Boulimie

19h43

Depuis, bientôt deux mois, je dévore… sorte de boulimie. J’enchaîne les plats, sucré, salé, tout y passe, apéro, entrée, plat, fromage ET dessert… je prends le menu XXL. A peine une assiette saucée, récurée au pain, que je fonce sur le plat suivant, tête baissée. J’explose ma balance personnelle avec joie, envie et gourmandise…

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Dimanche 19 Février 2012 : Sa vie, son oeuvre…

10h07

Proust, dans Contre Sainte-Beuve, faisait la différence entre le moi social et le moi créateur. Réfutant ainsi la critique biographique, Proust cherche à renouveler la critique littéraire qui ferait plus état du texte, de son explication, que du biographique. Chez Sainte-Beuve, l’analyse de l’oeuvre doit préalablement passer par un portrait de l’auteur. En cela, le fameux manuel des Lagarde et Michard va bien dans le même sens que Sainte-Beuve. Tout ceci signifierait donc qu’une œuvre créatrice trouverait son explication dans la vie de l’auteur, que tel évènement de sa vie serait donc réinvesti dans tel roman, tel poème ou tel pièce de théâtre.

Suis-je donc plutôt du côté de Proust ou de Saint-Beuve ? Telle est la question. Il est finalement assez difficile de trancher en faveur de l’un ou de l’autre. Mon penchant pour l’analyse littéraire me rapproche de Proust, incontestablement, mais, pour avoir travaillé beaucoup sur un auteur précis, je dois reconnaître également qu’il est difficile d’appréhender une œuvre en faisant fi du biographique. Le problème est encore plus cuisant de nos jours où les écrivains, de plus en plus, penchent vers l’auto-fiction, c’est-à-dire, d’après l’inventeur de ce néologisme, Serge Doubrovsky, un mélange entre autobiographie et fiction. C’est, par exemple le cas pour les romans de Christine Angot, mais aussi pour le dernier roman de Delphine de Vigan, ou celui de Jean-Philippe Blondel, Et rester vivant.

Mais finalement il s’agit, pour moi, de savoir ce que peut apporter la connaissance biographique pour la compréhension et l’appréhension de l’œuvre. Le fait de savoir que Et rester vivant est autobiographique rend-il le roman meilleur ? L’empathie pour le narrateur, que l’on sait être aussi l’auteur, vient-elle de l’écriture même de l’auteur ou simplement du fait que l’on sait cette histoire, vraie ? En d’autres termes, qu’apporte finalement la mention : « histoire vraie » que l’on peut parfois trouver sur certains bandeaux apposés sur les romans par les éditeurs. Cela me fait penser à d’autres bandeaux : « vu à la télé » ! comme si le fait que l’on ait parlé de tel produit à la télé ferait prendre de la valeur au dit produit ! de la même façon « histoire vraie » serait un gage sinon de qualité, du moins d’émotion ! Car le maître mot est bien là : il faut être touché. Les personnages, l’histoire, tel évènement touchent le lecteur et c’est le jack-pot. Or, incontestablement, le fait de savoir que tel auteur raconte la mort de sa propre mère, provoque l’empathie, d’autant plus qu’aujourd’hui l’auteur est médiatisé à outrance et que, par le biais de diverses émissions, le lecteur-téléspectateur a (illusoirement) l’impression de le connaître. En lisant le « roman » vient alors se greffer l’image de l’auteur. Mais d’un point de vue littéraire, quelle différence cela fait ? Que cette mère ait réellement existé ou ne soit qu’une mère de fiction, finalement quelle différence d’un point de vue artistique ? et en quoi ce roman serait-il meilleur ?

L’auto-fiction me rend soupçonneuse et réticente, comme un piège que l’auteur me tendrait en jouant sur la corde sensible, un chantage affectif si vous préférez. Et je n’aime pas quand on joue avec mes sentiments. Pour me convaincre alors, il faut que j’oublie que le roman que je lis est une auto-fiction, et que l’intérêt du roman réside alors sur autre chose : un style, une façon de traiter l’évènement, l’histoire ou les personnages. J’accepte alors d’être touchée, mais je refuse le préalable : « émotion garantie car histoire vraie » ! C’est ce à quoi parvient Blondel, car plus que de parler de lui, il parle de nous.

La valeur d’un roman, pour moi, une fois encore, doit être déchargée du poids de la vie de l’auteur, car littérairement parlant, le biographique n’ajoute rien à sa valeur. Il peut permettre un éclairage ponctuel, mais ne peut se satisfaire de lui-même.

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Mardi 14 Février 2012 : Considérations sur la PAL

11h09

Je crains d’écrire encore un énième billet sur ma PAL, mais c’est qu’elle me taraude cette PAL, et que je ne sais plus réellement pas quel bout la prendre. Je réfléchis, je cherche LA solution, je fais des tentatives (le planning en était une, mais je crains que ce ne soit finalement pas la bonne), je lance des plans sur la comète, bref je me prends un peu la tête pour une chose qui, somme toute, n’est peut-être pas si dramatique que cela.

Au milieu de toutes ces interrogations, et après diverses tentatives avortées, il m’est cependant apparu quelques lumières.

Les LC :

La première concerne les Lectures Communes, certes j’avais repris l’idée des LCA de Nathalie, mais c’était essentiellement pour venir à bout des LC auxquelles je m’étais déjà inscrites. Je ne reviens pas sur l’idée en elle-même, toute lecture commune est intéressante pour son aspect partage mais aussi peut se révéler intéressante pour programmer la lecture de romans restés trop longtemps dans les piles. Seulement, je ne peux que reconnaître mes fréquents retards, voire mes sauts à pieds joints par dessus, ou encore soudain  me rendre compte que je n’ai absolument pas envie de lire tel roman à ce moment précis. Cela étant dit, je vais donc, sans doute pour l’instant, je verrai bien, suspendre mes inscriptions aux LC ou LCA.


Les Challenges :

Au contraire, je crois que les challenges me correspondent beaucoup plus. Tout d’abord parce qu’ils ont l’avantage de ne pas imposer un livre précis, mais un thème, ou un auteur ce qui laisse donc une grande part de liberté dans le choix du roman à lire. D’autre part parce qu’ils permettent de nous laisser libres de nos envies du moment. Enfin, comme chaque inscription aux challenges a été motivée par le désir de faire baisser ma PAL, chaque challenge peut être réalisé à partir uniquement de ma PAL. Je conserve donc mes challenges avec plaisir, d’autant que ces derniers temps je me rends compte que je parviens de mieux en mieux à les honorer.


Les Services-Presse

Je ne rentrerai pas dans le politiquement correct qui passe sous silence ces livres que les éditeurs ou auteurs proposent aux blogueurs, ce n’est pas le propos ici. Je reçois des services-presse souvent après un mail d’un service de communication ou d’un responsable service-presse d’une maison d’édition. J’accepte ou non, selon si le roman est susceptible de m’intéresser ou pas. Je n’en tire ni honte si gloriole. Mais, il faut bien parvenir à les lire un jour ou l’autre car, mine de rien, ils finissent pas alourdir la PAL. Or vis-à-vis des SP mon attitude est assez contradictoire. Soit je les lis rapidement, soit ils traînent sans raison évidente, et alors nait en moi une certaine dose de culpabilité dont il va falloir que je me libère assez vite. J’ai donc établi une liste, et je vais tenter (oui encore une tentative, où me mènera-t-elle, je verrai bien, là encore) d’alterner SP et romans issus de ma PAL. J’avais déjà tenté cela durant les premiers mois de la rentrée scolaire, et finalement je me suis rendue compte que cela fonctionnait assez bien.

Voilà à peu près où j’en suis de mes réflexions. Reste que l’envie grandit depuis ces derniers mois de me laisser porter par le moment, voire l’instant, par la redécouverte d’un roman posé là, oublié et retrouvé, par un désir de lire un auteur précis, d’ouvrir un roman qui soudain redevient une priorité. Aussi quelques livres sont venus s’installer sur ma table de nuit, sans règle, sans forcément non plus mus par une urgence quelconque, juste parce qu’ils m’ont semblé correspondre à cette envie que je décris plus haut. Les jours passants, cette pile table de nuit (PTN) sera sans doute amenée à augmenter ou à muter, pour l’instant elle est constituée de ces quelques livres : 2 SP et 2 romans à moi :


Le Passage de Cronin

Spellman et associés de Lisa Lutz

L’Aiguille creuse de Maurice Leblanc

7 femmes contre Edimbourg d’Ely M.LIEBOW

A ceux-ci je rajouterai Le Colonel Chabert de Balzac que je prévois de lire Jeudi.

Tout cela finalement pour conclure qu’un vent de liberté souffle sur le blog.